1. FAIRE PRENDRE CONSCIENCE DE L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU NUMERIQUE
Le numérique a de nombreux impacts environnementaux et sociétaux positifs qui doivent cependant être relativisés au regard de ses impacts négatifs. La loi REEN souhaite encourager les usages vertueux du numérique selon une stratégie de sensibilisation, de partage de bonnes pratiques et de développement de l’écoconception.
La sensibilisation dès le plus jeune âge
La sensibilisation à la sobriété numérique et à l'écoconception est au cœur de la stratégie d'évitement et de réduction des impacts liés aux habitudes d’usage du numérique. Ces habitudes - qui transparaissent dans l’envoi quotidien de 281 milliards de mails et la production annuelle de près de 4000 Go de données par français - contribuent à l’augmentation de la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre mondiales, représentant d’ores et déjà cette année à 4% des émissions mondiales totales.[1]
La sensibilisation des jeunes – rendue obligatoire par la loi REEN dès le plus jeune âge et jusqu’à l’entrée à l’Université – porte ainsi un objectif simple : promouvoir l’utilisation des services numériques en ayant conscience de leur empreinte écologique. Cette promotion passe d’une part par la sensibilisation à l’impact de l’usage et d’autre part à la promotion de modes d’utilisation « sobres ».
La loi s’attèle également à la sensibilisation des utilisateurs durant la consommation de services de vidéo à la demande (VOD pour video on demand) qui représente 60 % du flux mondial de données[2].
Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) publiera des recommandations qui pourront servir de base pour la mise en œuvre de bonnes pratiques par les fournisseurs de VOD afin d'informer leurs utilisateurs des émissions de gaz à effet de serre associées au visionnage d'une vidéo. Ce dispositif repose malheureusement pour l’instant uniquement sur la bonne volonté des fournisseurs. Un exemple pour comprendre : une vidéo en 4K consomme 9,6x plus de données qu'une vidéo en 720p pourtant suffisante sur la majorité des smartphones.
Le développement de l’écoconception
Si la sensibilisation aux usages laisse espérer un impact immédiat sur la consommation, la loi entend également influer sur les évolutions technologiques futures en introduisant une sensibilisation à l'écoconception dans toutes les formations d'ingénieur informatique. Le concept d’écoconception trouve sa source dans un double constat :
les services numériques augmentent en nombre et tendent à préférer la création d’une nouvelle envie à la réponse à un besoin réel ;
ces mêmes services sont de plus en plus exigeants en ressources.
La méthodologie d'écoconception permet de construire des services moins lourds et moins gourmands mais surtout d'éviter de construire des services ne répondant pas à un besoin fondé. Pour ce faire, l’écoconception intègre une étape d’analyse du besoin pour se concentrer sur le strict nécessaire et s’assurer que le numérique puisse continuer de : créer des nouvelles façons de travailler, permettre la croissance de la performance et de la productivité, accélérer les échanges et des prises de décision, contribuer à l’inclusion des citoyens et à l’égalité des chances etc.
L’enjeu pour les établissements d’enseignement supérieur concernés est donc de questionner leurs enseignements afin que les futurs ingénieurs en informatique entrent sur le marché du travail, forts de ces compétences rares mais indispensables à la transition écologique.
Pour faciliter le développement de telles formations, la loi prévoit le partage d'un référentiel général d'écoconception des services numériques fixant des critères de conception durable des sites web à partir de 2024 (une version béta de ce référentiel existe sur le site de la Mission interministérielle Green Tech du programme Tech.Gouv pilotée par la direction interministérielle du numérique et le Ministère de la Transition écologique).
Unité Consulting encourage et accompagne les entreprises dans l’appréhension et l’intégration dans leurs projets de ce référentiel permettant le développement d’une informatique plus durable.
Le partage de bonnes pratiques
La loi REEN prévoit également la création d'un observatoire des impacts environnementaux du numérique placé auprès de l'ADEME en sa qualité d'agence de l'environnement et de l'ARCEP en sa qualité de régulateur des communications. Pour les entreprises et collectivités, des attentes et obligations accrues en matière de déclaration et de transparence de leur empreinte numérique sont à prévoir. Cela pourrait conduire d’une part, pour les entreprises d’ores et déjà assujetties à la réalisation de bilan carbone (dit bilan GES), à une amélioration en termes de finesse ou de transparence et, d’autre part, à une augmentation significative du nombre d’entreprises concernées.
Unité Consulting cherche ainsi à vous aider à anticiper cette contrainte réglementaire en centralisant les bonnes pratiques en la matière telles que la plateforme Impact, service proposé par le Secrétariat d’État à l’économie sociale, solidaire et responsable et la Direction Générale des Entreprises.